Héberger un site Internet chez soi demande tout de même quelques astuces afin de palier au manque de bande passante.

Il ne suffit pas, en effet, de mettre un bon vieux PC au bout de la ligne ADSL et espérer voir venir tout pleins de visiteurs même avec une très bonne ligne.

Cet article tente de vous expliquer comment mettre au point un hébergement chez vous, les astuces et les vrais coûts d’une telle solution.

Pourquoi chez soi ?

C’est tout de même la première question à se poser, pourquoi un hébergement chez soit ? Quel est l’intérêt d’une telle solution ? Et quels sont les inconvénients ?

Tout d’abord, si l’on est amené à choisir cette solution, c’est notamment pour les raisons suivantes :
– Vous utilisez un programme spécifique demandant une machine dédiée et vous ne pouvez pas prendre un hébergement dédié à cause du prix.
– Vous n’avez vraiment pas un euro à mettre dans un hébergement (ce n’est pas une bonne raison, vous verrez pourquoi !)
– Vous désirez mettre en place un serveur qui vous permet de tester une application que vous placerez ensuite sur le vrai serveur.
– Vous haïssez profondément Linux (si si, ça arrive), ou tout simplement vous trouvez que la gestion d’un serveur Linux est trop complexe, et les coûts d’hébergement d’un serveur Windows vous semble trop élevés, ce en quoi vous n’avez pas tort.
– Pour faire classe devant ces copains qui viennent à la maison… Pourquoi pas…

Bref, beaucoup de raisons peuvent vous amener à vouloir installer un serveur chez vous sur votre ligne ADSL plutôt qu’à choisir un hébergement professionnel.

Les avantages d’un hébergement chez soi

Héberger un site Internet chez soi, c’est tout de même pleins d’avantages indiscutables et que l’on ne peut absolument pas retrouver dans un hébergement mutualisé ou dédié.

En voici quelques uns qui ont retenus notre attention :
– redémarrage possible en tendant le bras : c’est quand même plus rapide que de téléphoner à l’hébergeur avec un numéro surtaxé et d’attendre que ce dernier prévienne les techniciens pour rebooter le PC qui est planté…
– Installation de nouveaux programmes, de mises à jour sans difficultés
– Possibilité d’avoir un accès direct à la machine via le réseau interne et donc de pouvoir faire des modifications en  » direct  » sans passer par un FTP quelconque.
– Si vous désirez augmenter la taille du disque, pas de problème !
– Vous voulez installer 30 000 emails ? Pas de problème !
– Les paramètres d’Apache sont à votre portée !

Vous ne manquerez pas d’en trouver d’autres, il n’y pas vraiment de limite.

Mais nous allons voir que les inconvénients sont aussi très nombreux malheureusement.

Les inconvénients d’un hébergement chez soi

En effet, si vous rencontrez beaucoup d’avantages à héberger votre site Internet chez vous, vous allez voir qu’il faut prendre en compte quelques inconvénients et parfois, pas des moindres.

Le plus important des inconvénients est la bande passante très limitée. Une ligne ADSL de très bonne qualité peu monter à 1Mbit/s en émission. C’est-à-dire que vous pouvez envoyer des informations vers Internet (donc vers vos internautes) à raison de 1 méga bits (Mb) par seconde.

Attention, ça ne veut pas dire que vous envoyez 1 méga d’octets (Mo) en 1 seconde !

Un peu de calcul devient nécessaire :

1 octet = 8 bits.

Il faut donc diviser par 8 la valeur d’émission (approximativment car il y a des valeurs de contrôle et des trucs qui traînent, bref) : 1Mb / 8 = 128ko/s.

Vous pouvez donc envoyer, dans la théorie et avec une ligne de très (très) bonne qualité, 128Kilo-octets par seconde. L’équivalent de 3 ou 4 pages pas trop chargées et sans images.

Ce qu’il faut retenir, c’est que vous ne pouvez pas dépasser les 3 ou 4 visiteurs simultanés.

Cela peu sembler peu, mais nous verrons qu’il y a quelques astuces pour augmenter cette valeur.

Parmi les autres inconvénients, nous trouvons la consommation électrique. En effet, vous voilà avec un bel ordinateur allumé 24h/24 et ce n’est pas rien. Il faut donc en tenir compte.

Sans rentrer dans les détails, vous pouvez simuler la consommation d’un ordinateur, et donc le coût sur votre facture à la fin du mois, sur le site d’EDF. On peut y voir qu’un ordinateur allumé 24h par jour pendant un an vous coûtera 187.08 euros (ils sont précis chez EDF !). Soit 15.59 euros par mois.

Comparez au prix d’un hébergement mutualisé, ça devrait faire réfléchir.

Bon, il faut très certainement faire baisser un peu cette estimation car votre serveur n’aura pas d’écran très certainement.

Et c’est là que l’on trouve un nouvel inconvénient : le serveur ne peut pas être votre ordinateur personnel ! N’y comptez pas !!

N’espérez pas non plus trop naviguer sur Internet, vous ne feriez que réduire un peu la bande passante déjà trop petite.

Vous partez en vacances et c’est à ce moment que le serveur plante. C’est toujours comme ça. Et bien tant pis, votre site ne sera plus accessible.

Les virus et les attaques ! Votre serveur doit être bien protégé !

Et puis, un ordinateur ça chauffe. Il faut donc bien ventiler la pièce. Sans oublier le bruit : hors de question d’installer un serveur dans une chambre. Enfin, question de goût.

Un petit dernier pour la route : il ne faut pas oublier les coût de la ligne ADSL, le modem qui plante ou qui grille, les coupures de ligne…

Conclusion

Beaucoup d’inconvénients pour finalement peu d’avantages. On voit bien qu’il faut vraiment réfléchir avant de se lancer dans cette aventure.

Si l’on fait le calcul, voici à peu près les coûts :
– Electricité : 15 euros / mois
– ADSL : 30 euros / mois
– Ordinateur : 65 euros / mois (prix d’un ordinateur à 780 euros sur 12 mois)

Si par malheur vous voulez Windows, il vous faudra ajouter :
– Windows 2003 server : 115 euros / mois

Oui, ne comptez pas utiliser Windows XP, le serveur Web de Windows XP est limité et vous ne dépasserez pas le 2 visiteurs par jour.

Soit un total de 110 euros par mois sans Windows.
Il est possible de trouver des serveurs dédiés à moins de 80 euros par mois.

Néanmoins, si vous voulez vraiment héberger votre serveur, nous étudierons les solutions qui se présentent à nous dans un prochain article.